25 avril 2014 à 18:25
article presse
La hargne se lit sur son visage. Même pas peur. Ceinture bleue bien accrochée à son kimono, la judokate multiplie les attaques même si elle sait que son partenaire d’entraînement du jour ne se laissera pas mettre au tapis. « Elle aime ça, s’entraîner avec des plus grands. C’est plus physique », glisse Stéphanie, sa mère, toujours aussi surprise par cette fougue. « Quand elle m’a annoncé qu’elle voulait faire du judo, je lui ai dit : c’est un sport pour les garçons. » Qui n’ont pas intérêt à l’approcher. « Quand j’étais petite, j’aimais bien la bagarre, fait remarquer Vanessa, sourire en coin et le regard malicieux. À l’école primaire, je mettais déjà les garçons par terre. Fallait pas m’ennuyer. » Et depuis ses débuts, à l’âge de six ans au judo club de Neuville, la progression a été fulgurante. Une explosion qui reflète le caractère déjà bien trempé de la « gamine ». Après sept ans de pratique, elle a déjà glané plus de quarante médailles. La compét, elle adore même si elle avoue stresser un peu parfois.
Une combattante hargneuse
Ses derniers podiums, c’était il y a à peine deux semaines avec une troisième place aux interrégions, puis vice-championne scolaire en catégorie minime. Une première année dans cette catégorie qui débute fort. Même si Vanessa n’a pas l’habitude de perdre. Parce qu’elle ne vise que la première place. « J’ai gagné tous mes championnats en benjamine pendant deux ans consécutifs. » Alors ces troisièmes places, Vanessa les considère quasiment comme des défaites. « Je n’aime pas perdre. Quand je sors du tatami, je suis énervée. » Pourtant, elle reste toujours fair-play. Une des qualités du judo et de celles de Vanessa. « C’est une combattante, hargneuse, régulière avec un bon état d’esprit. C’est une bosseuse aussi », ne peut s’empêcher de décrire, son entraîneur, Samir. En plus des 4 à 5 heures d’entraînement par semaine au club, elle enchaîne aussi chez elle par de la course notamment, et du hand. Impossible pour la judokate de se passer de sport. « Parfois, on doit la freiner », admet Samir. « Même quand j’ai mal, je m’entraîne », embraye alors Vanessa. Insatiable.
Parce qu’en plus, elle donne un coup de main au baby et à l’école de judo. Cette détermination, cette volonté, cette implication lui ont d’ailleurs valu d’être élue judokate de l’année par ses pairs. Un de ses meilleurs souvenirs. Comme celui de recevoir des mains de son entraîneur un trophée un peu particulier. Celui-là même que Samir avait reçu du sien pour l’encourager à poursuivre. « Je transmets le témoin », sourit-il sous le regard de sa protégée, bien décidée à poursuivre son ascension.
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